dimanche 13 septembre 2009

Les nouvelles fractures numériques

1ère partie - Que sont les fractures numériques ?
Comment appréhender la « fracture numérique », et mesurer son évolution ?
De nombreuses définitions existent pourtant. Ainsi en 2001, l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), définit la « fracture numérique » comme « l’écart entre les individus, les foyers, les entreprises, les espaces géographiques et les différences socio-économiques, concernant leurs opportunités d’accès aux technologies de l’information et de la communication et de l’usage d’internet pour l’ensemble de leurs activités. La fracture numérique reflète ainsi les profondes divergences entre et à l’intérieur des pays ».
Les fractures numériques se répartissent en grandes catégories; nous avions jusqu'à maintenant :
  • L’accès au haut débit et maintenant l'accès au très haut débit; il s'agit d'une fracture d'infrastructure,
  • La fracture sociale et financière,
  • Et la fracture de la connaissance et cognitive.
Et en plus nous avons maintenant :
  • La fracture entre les « digital native » et les « immigrants du numériques », fracture générationnelle,
  • Et la fracture entre les collectivités qui sont de plus en plus en concurrence entre elles.
Passons en revue chaque type de fracture.
Fracture numérique d’infrastructure
Aujourd'hui, septembre 2009, chaque citoyen n'a pas encore accès au haut débit et encore moins au très haut débit.
Mais qu'appelle-t-on bas débit, moyen débit, haut débit et très haut débit ?
En Europe, les catégories retenues concernent des débits exclusivement symétriques :
  • Bas débit = moins de 128 Kbit/s,
  • Moyen débit = de 128 Kbit/s à 2 Mbit/s (le 512 K de l'ADSL se trouve dans cette catégorie),
  • Haut débit = entre 2 Mbit/s  et 10 Mbit/s,
  • Et enfin, le très haut débit = plus de 10 Mbit/s.
L'obligation de l'opérateur national historique est de fournir 512 K. Et pour le haut débit, cet opérateur préfère proposé son offre satellitaire plutôt que d'ouvrir les lignes cuivre avec un plus haut débit; sans doute par volonté de ne pas laisser de place à ses concurrents.
Résultat, le déploiement du haut débit et du très haut débit est très largement ralenti.
Ajoutons à cela, qu'il n'est pas toujours possible d'obtenir un dégroupage partiel ou total ce qui réduit les offres concurrentes et laisse le client final pied et point liés avec un seul opérateur.
Cela nous donne aujourd'hui des zones blanches, sans couverture haut débit ou très haut débit,  et des zones grises sans possibilité de faire jouer la concurrence.
Fracture numérique sociale
Après la fracture d'infrastructure, vient la fracture sociale qui couvre 2 aspects : la capacité financière et les caractéristiques socio-économiques du client utilisateur final.
La capacité financière pour l’achat de l’ordinateur et pour le paiement de l’abonnement de l’accès à Internet dépend directement du niveau social du client utilisateur final. Plus le niveau social est élevé, plus les possibilités financières rendent simples et facile l'achat de l'ordinateur et des services associés, dont l'abonnement d'accès à Internet. Hors, si tous le monde a aujourd'hui besoin d'accéder à Internet, les usages sont différents. Et pour les plus démunis ou ceux qui se retrouvent sans emploi, l'usage de l'ordinateur facilite grandement l'accès au services de Pôle Emploi et la recherche d'un nouvel emploi. Ce qui réduit d'autant les chances de cette catégorie sociale dans leur changement de statut !
A cela rajoutons que en fonction des caractéristiques socio-économique, les décisions d’accès à Internet,  d’achats en ligne et d’usage des services en ligne se trouvent facilité par le niveau social du client utilisateur final.  Plus il est haut dans cette hiérarchie, plus il lui est facile de prendre ces décisions parce que bien informé et entouré de personnes ayant déjà franchi le cap. L'accroissement du niveau social brise plus facilement les barrières de décision d'accès aux usages.
Fracture numérique cognitive
"Non seulement les catégories socioéconomiques les plus défavorisées ont un accès à l’information ou au savoir souvent restreint (fracture numérique), mais elles assimilent moins bien l’information ou le savoir que celles qui occupent les degrés les plus élevés de l’échelle sociale. ... Ainsi se crée un déséquilibre dans la relation au savoir lui-même
(fracture cognitive). À accès égal au savoir, le gain de connaissances dont bénéficient les personnes qui ont un niveau de formation élevé est bien plus important que pour celles qui n’ont pu accéder à l’éducation ou n’y ont eu qu’un accès limité. Ainsi la diffusion généralisée du savoir, loin de réduire le fossé entre les plus avancés et les moins avancés, peut contribuer à creuser cet écart." Extrait du rapport de l'UNESCO "Vers les sociétés du savoir", 2005.
De fait le manque de connaissance des outils de l'Internet est une barrière au franchissement de la frontière de la « peur » du numérique et d’Internet. Il y a donc nécessité à développer des capacités cognitives pour appréhender le fonctionnement d’Internet et des services.
Fracture numérique générationnelle
La fracture numérique générationnelle est la fracture entre les « digital native » et les « immigrants du numériques ».
Digital Native ; nous utilisons la définition donnée par Marc Prensky : une personne de moins de 25 ans qui a grandi en étant intensément exposée à la technologie et au numérique.
La différence des 'Digital natives' (DN) ne se limite pas à une simple question de goûts vestimentaires, musicaux, ou à leur manière de s'exprimer. La rupture va plus loin. C'est dans leur manière de fonctionner et de réfléchir qu'ils se différencient drastiquement de leurs aînés. Ils sont en permanence en relation avec des amis aux quatre coins du monde, jonglent avec une quantité d'information incroyable, sont capables de faire cinq choses en même temps, et privilégient le graphique et le visuel au textuel. Cette génération « pense et digère l'information d'une manière fondamentalement différente de leurs prédécesseurs ».
Extraits de l’article de Miléna Nemec-Poncik paru sur le web.
Par extension les « immigrants du numériques » sont ceux qui ont commencé par le papier puis continué par le numérique au cours de leur parcours éducatif et / ou professionnel.
Chacun de ces groupes de population ne pensent pas de la même manière et de fait n'utilise pas le numérique de la même manière. En conséquence, les usages sont différents.
Cela signifie que les services qui sont mis à disposition de ces différents  groupes doivent être adapté afin d'être utilisé et compréhensible par chaque groupe.
Fracture numérique territoriale
Quoi qu'on en dise et même si les organisation regroupant les territoires ne le souhaitaient pas (AMF, ADF et ARF), la fracture numérique existe entre les collectivités, et entre les territoires, qui se retrouvent de fait en concurrence entre eux.
Cette concurrence existe à la fois au niveau du choix d'installation du citoyen que du choix d'implantation des entreprises.
Le numérique, infrastructure et services, est un critère prépondérant pour le choix d’un territoire pour une jeune famille : en 2005 (étude CDC), 27,4% des jeunes familles ont placés ce critère devant ceux de l’accès aux crèches ou aux transports  en commun.
Pour une entreprise qui cherche une zone d'activité pour s'implanter, celle-ci à le choix entre une zone avec la connexion au très haut débit fourni gracieusement (ne lui restera que l'abonnement au fournisseur d'accès à payer) ou une zone sans connexion où elle devra elle-même payer le raccordement. D'après vous, quelle zone choisira-t-elle ?
Conclusion de la partie 1
Comme vous avez pu le constater tout au long de cet article, les fractures numériques existent et sont très diversifiées. Alors comment les réduire, voir les résoudre ?
Je répondrai à cette question dans la partie 2 que je diffuserai semaine prochaine.
En effet, je présente ce sujet dans un petit déjeuner mardi 15 septembre 2009 (voir l'article précédent) et j'y présenterai mon approche des solutions en avant première.
Bonne lecture et à la semaine prochaine.

mercredi 26 août 2009

Speed Petit Dej’ : l’internet au service du citoyen

Dirigeants de sociétés, chefs d’entreprises, élus et chefs de services de collectivités territoriales ont tous un emploi du temps chargé. Pour faire face à une journée où se succèdent rendez-vous et réunions, il est indispensable de prendre un bon petit déjeuner !

Et quoi de plus convivial que d’échanger ses expériences, ses idées, de bon matin, autour d’un café et d’un croissant ?

Tel est l’objectif avoué du Speed Petit Dej'.

Pour rapprocher les entrepreneurs et les collectivités, LUKAS, organise dans ses locaux en partenariat avec Collectivités Numériques, avec la participation de Sénart Entreprises, une rencontre-débat-petit déjeuner le mardi 15 septembre 2009 de 8h à 9h15.

Pascal BARRIELLE, spécialiste en accompagnement des collectivités dans leur démarche numérique animera ce petit-déjeuner qui a pour thème : « Les nouvelles fractures numériques ».

Vous pouvez d’ores et déjà consulter les 3 prochaines interventions programmées pour le 2ème semestre 2009 et, vous inscrire sur le site. Le dénominateur commun de ces rencontres est : « Mise en place des services numériques, le citoyen au centre de nos préoccupations ».

La participation est gratuite. Il est simplement demandé de bien vouloir signaler votre présence à petitdej@lukas.fr ou au 01 64 37 38 38 ou par fax au 01 64 37 88 89.

L'agenda des Petits Dej' suivants :

13 octobre 2009 - L'accessibilité des sites web publics

L'Internet est destiné à tous, avec ou sans handicap. Nous nous mettrons à la place de personnes malvoyantes pour tester certains sites Internet.
Comment construire son site web sans laisser personne sur le bord de l'autoroute numérique ? Quels sont les référentiels visés par le décret du 14 mai 2009 ?

Intervenant : 2 experts "accessiweb en évaluation" de la société Lukas

17 novembre 2009 - Le numérique au service de la recherche d'emploi

Aujourd'hui, le numérique devient incontournable dans la recherche d'emploi.
Après une présentation de la Maison de l'Emploi, nous échangerons sur l'ensemble des outils disponibles : extranet des accompagnants et partage de l'information, flux RSS, sites des métiers, blogosphère, réseaux sociaux, etc…

Intervenant : Monsieur Laurent KOURILSKY - Directeur de la Maison de l'Emploi du Nord Est 77

8 décembre 2009 - La Démocratie Electronique

Comment utiliser le numérique pour mieux informer les citoyens, mieux animer les débats et les discussions au niveau de la collectivité et faire participer les citoyens dans la prise de décision publique ?  

Intervenant : à définir

Création de l'entreprise et ré-ouverture du blog

Création de l'entreprise :

J'ai créé la société Collectivités Numériques en juin 2009.

De l'idée de la création à l'obtention du KBIS, il c'est écoulé 8 mois.
Ce temps ce réparti en 4 périodes : l'idée, la formation sur la création d'entreprise, la préparation du projet (Business Plan et Etude de marché) et enfin construction administrative de la société.

Maintenant, l'entreprise entre dans sa période marketing et commercialisation.

Ré-ouverture du blog :

Au moment de la période "Idée", j'ai créé un premier blog orienté sur le Secteur Public et l'usage des TIC pour la réforme de l'état.

Je viens de fermer ce blog et j'ai ouvert celui-ci en reprenant le contenu du précédent blog.

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